Quels sont les éléments qui rendent le pilotage d’une opération de travaux si complexe ?
Une synergie de nombreux acteurs au service de l’intérêt général
Comme les autres achats publics, les travaux s’inscrivent dans une recherche de performance (technique, économique et sociale) et de maîtrise des risques, et pour ce faire, le management d’une opération de travaux requiert une approche en mode projet avec une clarification précise des interventions des nombreux acteurs. Le conducteur de l’opération doit ainsi pouvoir coordonner les services de la maîtrise d’ouvrage (MOA), les éventuels assistants à maîtrise d’ouvrage (AMOA), la maîtrise d’œuvre (MOE), les différents bureaux d’études techniques, les acteurs intervenant dans le domaine de la santé et de la sécurité, et le cas échéant les opérateurs de services publics. Il doit également prendre en compte les nombreuses contraintes politiques, sociales, urbanistiques, architecturales, fonctionnelles, techniques, économiques, financières et de développement durable. Une bonne connaissance des responsabilités de chacun et des interactions opérationnelles facilite ainsi le pilotage de l’opération et sa gestion pro active.
L’art de définir les besoins
La définition du besoin commence par l’élaboration d’un programme, d’un montage contractuel et d’une enveloppe financière. La programmation est cruciale tant elle donne au maître d’ouvrage un cadre qui lui permet de réaliser un ouvrage respectueux de son projet d’usage, de maîtriser le temps, l’espace et les finances de son opération, de prendre en compte les questions relatives au développement durable et d’anticiper l’exploitation future. C’est sur la base de ce programme que le maître d’œuvre est choisi et qu’il élabore les études d’avant-projets et le projet en s’appuyant sur une connaissance rigoureuse des normes européennes de dimensionnement et de justification des structures de bâtiment et de génie civil, des documents techniques unifiés et des réglementations techniques. De plus, il est important d’appréhenderl’analyse fonctionnelle, l’approche en coût global et bien sûr les dispositions du code de la commande publique.
Une gestion millimétrée et intriquée
Pour commencer, la période de préparation structure l’organisation générale du chantier, elle est utile à la coordination des équipes de maîtrise d’œuvre avec les acteurs sécuritaires et les entrepreneurs (et leurs sous-traitants), qu’il s’agisse des installations de chantier, des plans particuliers de sécurité et de protection de la santé, de l’implantation des ouvrages et des réseaux, des plans d’exécution des ouvrages, du planning, ou encore de la coordination technique.
La direction du chantier est assurée par la maîtrise d’œuvre qui délivre les ordres de service, notamment ceux relatifs aux travaux supplémentaires indispensables au bon achèvement de l’ouvrage, et qui crée la dynamique du chantier en animant les réunions. Mais elle n’est pas la seule à veiller, car le coordonnateur OPC (s’il est différent de la MOE) veille à la gestion du temps et le coordonnateur SPS à la sécurité des personnes. Enfin, c’est bien le maître d’ouvrage qui décide, notamment en ce qui concerne la prolongation des délais (hors intempéries) ou encore l’acception et l’agrément des conditions de paiement des sous-traitants. Enfin, chaque mois, ce sont trois acteurs (MOE, MOA et Comptable public) qui interviennent dans les processus de paiement via Chorus Pro en maniant des concepts particuliers tels que les avances, l’avancement, les sûretés financières, la révision des prix ou encore les pénalités.
Pour finir, les opérations de réception des ouvrages, de récupération des dossiers techniques et de solde financier (DGD) sont également bien séquencées et organisées selon des rôles et des responsabilités bien définis. Ce sont des moments essentiels qu’il ne faut surtout pas négliger car dans la pratique, il n’est pas rare d’observer des manquements aux conséquences importantes, qu’il s’agisse de la manière de renseigner les réserves dans les différents procès-verbaux, de fixer la date d’effet ou encore de se prononcer sur les demandes financières finales.